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24.01.2022

L'UE, les États-Unis et l'Asie ont une chose en commun en ce qui concerne les semi-conducteurs : tous veulent investir des milliards dans la recherche et la production pour revendiquer une plus grande participation sur le marché mondial. Alors que la chaîne d'approvisionnement mondiale des composants électroniques affronte toute une série d'obstacles allant des pénuries matérielles et des catastrophes naturelles à d'autres événements catastrophiques, les perturbations ne changent pas les plans des fabricants de microprocesseurs visant une forte croissance. Pour l'UE et les États-Unis, cette croissance est un moyen d'atteindre une souveraineté dans le domaine des semi-conducteurs, tandis que l'Asie s'efforce de conserver sa position dominante dans la fabrication de microprocesseurs et de faire progresser sa technologie.

Asie

Actuellement, les pays asiatiques produisent plus de 70 % des semi-conducteurs mondiaux avec l'intention d'étendre leur contrôle sur la chaîne d'approvisionnement dans des lieux allant de la Corée au Japon, jusqu'au Taïwan et la Chine.

La Corée prévoit de dépenser environ 450 milliards de dollars dans ses efforts pour bâtir la plus grande base de fabrication de microprocesseurs au monde. Les plus importants fabricants de semi-conducteurs du pays, Samsung et SK Hynix, sont aussi des fabricants majeurs de puces mémoire, mais les efforts de la Corée pour accroître la production et les recherches viseront à augmenter sa portée dans d'autres secteurs également.

Le Japon éclipse les autres pays en termes de nombre d'usines de microprocesseurs, mais peine à remplir ses engagements commerciaux et ne produit pas suffisamment de produits haut de gamme pour rester compétitif face aux autres pays. Mais cela pourrait changer, car il prévoit de relancer la croissance dans le cadre d'un « projet national » soutenu par le gouvernement visant à accroître la fabrication de puces. Le plan inclut une coopération avec la société de semi-conducteurs taïwanaise, TSMC, et une installation de recherche de 337 millions de dollars.

Taïwan domine la fabrication de semi-conducteurs avancés, abritant la plus grande fonderie de microprocesseurs au monde, TSMC. La société prévoit de tirer profit de sa croissance en dépensant 100 milliards de dollars au cours des trois prochaines années pour étendre ses capacités, ainsi que sa R&D dans les technologies de semi-conducteurs. En plus de collaborer avec le Japon, TSMC a déjà commencé à construire plusieurs fonderies de semi-conducteurs aux États-Unis.

La Chine importe pour 300 milliards de dollars de semi-conducteurs et fait face à des refus incessants de ses microprocesseurs. Son plus grand obstacle s'est avéré être les sanctions des États-Unis imposées au plus grand fabricant du pays, SMIC, qui a été placé sur liste noire par les États-Unis en 2020, les restrictions comprenant l'interdiction de technologies que la Chine utilisait pour fabriquer ses microprocesseurs. Depuis, d'autres restrictions ont aussi impacté la relation de fabrication du pays avec l'UE, qui s'est aussi retrouvée fragilisée par la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine. Même si la création de sa propre souveraineté sur le marché des semi-conducteurs prendra du temps pour la Chine, elle projette d'investir 155 milliards de dollars au cours des 5 à 10 prochaines années en se concentrant principalement sur la R&D afin de rester compétitive face aux technologies des autres pays. Dans le même temps, la Chine dépendra des nouveaux fabricants de microprocesseurs locaux sous contrat.

Les États-Unis

Les États-Unis produisent les microprocesseurs les plus avancés au monde, mais les coûts de production et des matériaux accrus, les obstacles rencontrés par la chaîne d'approvisionnement mondiale et les tensions géopolitiques portant sur la politique commerciale ont prouvé à quel point il est difficile de s'y retrouver dans les efforts de développement du pays. Afin de conserver son avance dans la technologie innovante au sein de l'industrie des semi-conducteurs et de conserver son avantage concurrentiel dans la fabrication mondiale de microprocesseurs, les États-Unis investissent massivement dans la conception, la R&D et les dépenses en capital. Toutefois, bien que la conception de ses microprocesseurs soit d'une qualité supérieure à ce que d'autres pays produisent, l'Asie domine toujours les aspects liés à la fabrication de l'industrie. Les États-Unis comptent actuellement sur Taïwan pour 90 % de leur fabrication de microprocesseurs.

Après une évaluation des faiblesses de sa chaîne d'approvisionnement, le gouvernement allouera 52 milliards de dollars à son secteur national de semi-conducteurs, ce qui constitue un petit effort pour accroître la fabrication nationale dans le cadre d'un plan plus vaste. Les fabricants de semi-conducteurs internationaux TSMC et Samsung prévoient tous les deux de construire des usines aux États-Unis, en plus d'Intel, qui investit 23 milliards de dollars pour améliorer et construire des installations dans le pays. Ces installations de fabrication nationales amélioreront l'autonomie des États-Unis, de sorte que le pays n'aura pas à compter sur l'Asie pour la majeure partie de sa fabrication de microprocesseurs, ni à surmonter les obstacles liés au transport.

L'Union européenne

L'Union européenne est bien décidée à atteindre l'autonomie dans sa production de semi-conducteurs afin de réduire sa dépendance envers les États-Unis et la Chine. Ses plans comprennent une alliance avec des sociétés basées dans l'UE telles que ST Microelectronics, NXP, Infineon et ASML en vue de se défaire de sa dépendance étrangère. Cette alliance a le potentiel de réunir des entreprises dans le but de financer les efforts visant à accroître la part de l'UE sur le marché des semi-conducteurs à 20 % d'ici 2030 (elle détient actuellement 10 % du marché).

Le fabricant de puces allemand Bosch a récemment ouvert une usine de 1,2 milliard de dollars qui, il espère, aidera à soulager les contraintes d'approvisionnement, mais l'entreprise compte toujours sur l'Asie pour emballer et assembler les microprocesseurs fabriqués dans son usine.

L'objectif de l'UE visant à accroître sa capacité se concrétisera au cours des années à venir et dépend de sa capacité à allouer ses ressources et réunir ses entreprises nationales.

Depuis le Brexit de 2020, le Royaume-Uni peine à conserver sa participation dans la production de semi-conducteurs, mais au lieu d'investir dans leur expansion, les fabricants de microprocesseurs locaux ont saisi l'occasion pour vendre leurs fonderies à des acheteurs étrangers. Les rapports indiquent qu'un total de 42 milliards de dollars du secteur des semi-conducteurs britannique a été vendu depuis 2010. 

Conclusion

La dépendance mondiale en matière de fabrication de microprocesseurs continue de croître à mesure que la demande des clients augmente sur fond de progrès technologiques. Alors que les pénuries de semi-conducteurs se poursuivent, l'UE et les États-Unis renforceront leurs efforts pour revendiquer une plus grande part de marché et leur autonomie au sein de l'industrie, tandis que l'Asie tirera parti de sa domination manufacturière existante sur le marché mondial et améliorera la technologie de ses microprocesseurs. Les milliards de dollars que les pays dépenseront pour développer des chaînes d'approvisionnement et prendre la tête de l'industrie semblent illimités, au vu des plans pluriannuels que les gouvernements et entreprises ont présenté. Les efforts pour atteindre la souveraineté et dominer le secteur des semi-conducteurs à l'échelle mondiale continueront de se renforcer au fil du temps à mesure que les pays apprennent à maîtriser cet espace volatil.

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