En réponse à la pénurie actuelle de puces, la Chambre des représentants et le Sénat américains ont adopté les lois « America Competes » et « U.S. Innovation and the Competition » pour remédier aux déficiences de la production nationale de semi-conducteurs. L'objectif de ces deux projets de loi est de soutenir le financement et d'alléger la pression exercée sur la fragile chaîne d'approvisionnement mondiale.
Leur promulgation intervient près d'un an après la signature par le président Joe Biden d'un décret visant à étudier la manière dont le pays pourrait renforcer la chaîne d'approvisionnement et prévenir ainsi les pénuries. Les résultats ont montré que la contribution des États-Unis à la production mondiale de semi-conducteurs avait chuté de 25 % depuis 1990, et qu'elle devrait encore diminuer si les États-Unis ne changent pas de tactique.
Afin d'accroître la compétitivité américaine par rapport aux autres pays, la Chambre des représentants a adopté la loi « America Competes » le 4 février 2022. Ce projet de loi s'accompagne de dispositions de financement d'un montant de 52 milliards de dollars pour la fabrication de puces, 45 milliards de dollars pour améliorer les chaînes d'approvisionnement des articles critiques et 160 milliards de dollars pour la recherche scientifique et l'innovation. 39 autres milliards de subventions seront par ailleurs consacrés à la construction de nouveaux sites de fabrication.
Le Sénat a adopté en juin 2021 son propre projet de loi sur la concurrence. Intitulé U.S. Innovation and Competition Act, il prévoit l'allocation de 250 milliards de dollars au profit de la recherche scientifique, dont 50 milliards sont destinés à la fabrication de processeurs.
Les entreprises ont salué les mesures proposées par les deux instances, car ce financement est d'ores et déjà en mesure de profiter aux fabricants qui construisent des installations aux États-Unis. La Taiwan Semiconductor Manufacturing Company exploitera une fonderie d'une valeur de 12 milliards de dollars en Arizona, actuellement en phase de construction, tandis qu'Intel Corporation a mis de côté 43,5 milliards de dollars pour son expansion dans les États de l'Ohio, de l'Arizona et du Nouveau-Mexique. Intel estime que son usine de l'Ohio pourrait représenter un investissement de 100 milliards de dollars au cours des dix prochaines années. Ce chiffre demeure néanmoins suspendu à l'aide gouvernementale.
Le prochain défi pour la Chambre et le Sénat sera de négocier les distinctions entre les deux projets de loi afin qu'une mesure commune puisse être déposée sur le bureau du président Joe Biden. Il est indéniable que les États-Unis ne peuvent se permettre de remettre cette décision, dans la mesure où la pénurie de puces continue à avoir des répercussions sur d'innombrables secteurs d'activité.