Les coupures de courant promulguées en Chine confrontent les fabricants à un nouveau dilemme en les obligeant à limiter les activités de certaines de leurs usines, voire cesser complètement leur production. Les coupures de courant sur décision gouvernementale visent à réduire les émissions de carbone et à rationner l'énergie consommée dans certains secteurs industriels, conformément à l'objectif fixé par ce pays de devenir neutre en carbone d'ici 2060. La hausse du cours du charbon et des autres coûts liés au gaz naturel entre également en ligne de compte dans les restrictions imposées dans diverses provinces, ce qui laisse tant les entrepreneurs que les habitants dans le désarroi.
D'après l'agence DigiTimes, les restrictions s'appliqueraient aux fabricants de composants électroniques, tandis que les entreprises de semi-conducteurs en seraient exemptées. Dès lors, des firmes telles que TSMC ou UMC ne devraient pas être tenues de se conformer à ces injonctions sur leurs sites chinois. Certaines usines de composants électroniques devant se mettre en conformité avec ces mesures fournissent également des services de test et de conditionnement à des entreprises de semi-conducteurs telles que Nvidia et Qualcomm, ce qui ne fait qu'aggraver les tensions qui caractérisent une chaîne d'approvisionnement en semi-conducteurs déjà fortement éprouvée.
La province du Jiangsu, située en Chine orientale à proximité de Shanghai, compte notamment un grand nombre de sites de production de semi-conducteurs dont les activités ont été temporairement interrompues. Le fournisseur de matériaux de conditionnement de processeurs Chang Wah Technology, qui travaille avec les géants Infineon et NXP, aurait ainsi mis fin à sa production entre le 26 septembre et la fin du mois. Parallèlement à cela, Foxconn, un important fournisseur de composants EMS pour le compte d'Apple, a fermé plusieurs de ses sites à Longhua, Guanlan, Taiyuan et Zhengzhou le 27 septembre.
D'après les rapports publiés, la durée des coupures sera variable selon chaque région, mais la plupart d'entre elles auront lieu du 20 au 30 septembre à minuit, ou jusqu'à début octobre. Les retards et les conséquences potentielles sur les opérations de certaines usines implantées en Chine feront l'objet d'une évaluation au terme du mandat. Un prolongement des délais de livraison et des hausses de prix sont à prévoir à cette occasion.